Les Lapins de Valentin. Dans un souci de parité, j’aurais voulu répondre aux « lapins de Valentin » par les « lapines de Valentine ». Mais cela ne fonctionne pas. Mais pas du tout. Je pense même que j’aurais pu me faire charrier avec ça.
Le soucis c’est qu’au masculin comme au féminin, y’a eu des drames dimanche. Lapins, lapines : y’en a plein qui s’en sont fait poser un. Par Cupidon.
Si vous ne le saviez pas, que dimanche était le 14 février et que le 14 février est la fête officielle des Amoureux, c’est que vous habitez sur une autre planète.
Bien banal de dire cela, mais en attendant Valentin, à voir tout ce rose, ces coeurs, j’en ai perdu ma plume. Impossible d’écrire quoi que ce soit d’intelligible sur ce Valentin ou cette Valentine que tous les coeurs en Carêmes attendent.

Je ne vois rien de mieux
Même le bleu des cieux«
Il faut dire qu’en dépit de notre ère 2.0, le « fleur bleue », l’eau de rose quoi, résiste.
Eh oui! Valentin, Valentine. Tous embarqués dans le même souci de la recherche de l’âme soeur. Toute une semaine avec le « Beau Danube bleu » en boucle dans la tête. Sacrée Sissi Impératrice. Pas un seul Frantz à l’horizon pour aller arracher un edelweiss au péril de sa vie. Remarquez qu’à l’heure du string qui affleure du pantalon, la crinoline fait la gueule.
Je me demande comment cela se serait passé aujourd’hui entre Aurore et le Prince Charmant. Moins longtemps sûrement, il l’aurait géolocalisée rapidement. Je signale par ailleurs l’existence d’une version pour adultes, non édulcorée, de ce conte – Les Infortunes de la Belle au Bois Dormant – écrite par Anne Rice qui s’est chargée de pimenter l’affaire.
A propos de piment, en matière de sentiments, je vous conseille de visionner un film mexicain tiré du roman formidable de Laura Esquivel « Como Agua par Chocolate », « les Épices de la Passion » en français. Mix de western spaghetti et de Cendrillon, qui se passe d’une marraine et de sa baguette magique pour conquérir son bel Hidalgo…en mitonnant des plats aphrodisiaques. « La receta de la pasión« . Les femmes, toutes des empoisonneuses.
Tous romantiques donc, une adulation amoureuse tel Piccoli et Bardot: « Et mes fesses, tu les trouves jolies mes fesses? » Dialogue que tous les hommes aimeraient tenir et que toutes les femmes aimeraient entendre. Bon l’histoire du film n’est pas gaie, mais la scène reste.
Hélas, nous ne sommes pas toutes faites aussi belles que Brigitte et tout le silicone du monde n’y pourra rien changer. Ni dans les contes, ni dans les films, on ne raconte la vérité. La contrepartie de « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » n’est jamais mentionnée. Un peu de cellulite là, un petit ventre pour les messieurs, des rides un peu partout, des cheveux gris qu’on dissimule comme on peut.
Les caprices de Scarlett, Rhett Butler. La folie d’Edith, Marcel. Antoine, Cléopâtre. Des milliers et des milliers d’histoires qui peuplent notre imaginaire.
Mais il y en a une, la plus belle, scénarisée par Marcel Pagnol dans un petit recueil merveilleux: « Le Premier Amour ». Histoire imaginée par lui, du premier homme au monde à avoir décidé qu’il n’aimerait qu’une seule femme. Et qui grâce à cet amour, trouve la force d’aller quérir le feu, « l’étoile rouge » et de le domestiquer: « Je ne sais pas. Je dis ce qui est arrivé dans mon esprit. Et maintenant, partout j’entends le bruit de cette source, et j’entends cette fille, et je sens son odeur, et maintenant, à cause de cette fille, je n’ose plus tuer les biches. Et cette fille, je voudrais la mettre dans ma poitrine, comme dans un nid. (…) ».
Des feux de l’Amour se sont allumés, se sont ravivés dimanche. D’autres en veulent à Valentine, à Valentin et aux lapins.
Si ce n’était pas hier, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain.
(Je m’excuse auprès d’un de mes collègues de travail qui porte ce beau prénom. Tkt, 14 février ou pas, t’es parfait comme ça.)
société de consommation oblige, tout devient un « produit » … la vache dans le champ, l’ordinateur que j’utilise et … le lapin de Valentin (e) …
On soupèse, on estime, on définit une durée de vie programmée à tout ce que l’on convoite … et parfois, on change d’avis au dernier moment et on ne va pas vers l’objet convoité …
Heureusement que tout le monde n’est pas atteint par la maladie incurable que l’on appelle « consommation » et que certains (es) restent fleur bleue et gardent le beau regard, celui de cupidon, sur les choses de l’amour.
Monsieur Pagnol a vécu dans un autre monde, il a la sensibilité de cette époque ou le verbe remplaçait le clavier et les sms …
Bravo à tous les valentins (es) qui ont respecté leur valentin (e) et passé une merveilleuse journée le 14 février.
Encore une fois, tu as une belle vision des choses Guillemette
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