Un billet, court, chaque jour.

Aujourd’hui, journée de poésie sous un ciel impressionniste.
Que la vie est belle le long des côtes normandes où chaque humeur météorologique a sa tonalité, ses nuances.
Les horizons marins déçoivent rarement. Ils recomposent à chaque heure du jour une palette de touches inédites.
Brise fraîche qui rosit les joues, souffle marin qui embrume les yeux, larmes iodées qui filent au vent, embruns qui s’insinuent dans les mèches.
« Ah ! Le petit vin blanc ! » Peut-être que le petit vin blanc sec et fruité qui chatouille le gosier et qui a tenu compagnie aux huîtres du déjeuner, a relevé et réussi sa mission émolliente et m’a offert la compagnie complice de son gai refrain, savoureusement égrené dans un petit coin de mon cerveau.
Dans cet état agréable, vaporeux, le charme des ciels d’Eugène Boudin a pris toute sa poésie.
J’ai eu tous les cieux aujourd’hui : celui de Dieu et ceux du peintre : ses « prodigieuses magies de l’air et de l’eau » (C. Baudelaire).
