Un billet, court, chaque jour.
Il y a une fin à tout.
Aux vacances, par exemple.
En haut de la falaise, c’est la fin de la grève. Sinon, gare à la chute.
On reprend la route.
La barrière de péage est cassée, il aurait été facile de passer et d’accepter de continuer le jeu. Mais non, j’ai baissé la vitre, certes un peu à contre coeur, j’ai avancé ma carte et j’ai payé mon passage.
La raison l’emporte et remet le jaune à sa place.
Si le jaune a pu tendre à l’orangé, il n’aurait pas dû virer au rouge.
Sur le fond, pour ce que cette couleur, à l’origine, a marqué de désespoir authentique, de sentiment de trahison, nous comprenions et nous soutenions. Mais quand elle a perdu sa pureté, nous avons tourné le regard, nous avons tourné cette page-là.
Toutes ces dernières semaines, la symbolique du jaune n’a pas seulement été celle de l’argent qui pervertit. Le jaune, pur, a été une mise en demeure de prendre à bras le corps la question de la Nation, de l’identité, de notre richesse intérieure, de notre âme.
La couleur jaune revêt parfois une symbolique tragique. Mais la symbolique qu’il faut retenir in fine, c’est celle de la renaissance, du jour qui se lève et donc, à l’opposé, la symbolique de l’automne et du passé.
Il faut ouvrir une nouvelle page, blanche de colère mais libre de violence. Se défendre, combattre autrement. Par les mots, par le texte, par le Droit, par la Loi.
Remplir des cahiers de toutes les doléances, et veiller à ce que rien ne passe à la trappe, imposer les sujets que quiconque voudrait éluder.
Hisser les trois couleurs qui résistent aux mauvais peintres. Et aux mauvais vents.
Guillemette Callies 