Un billet, court, chaque jour.
Nous disons souvent des bêtises, des phrases qui paraissent dénuées de sens, des mots-réflexes, spontanés.
Ces bêtises, ces mots, nous roquons souvent à les entendre chez les autres. Simplement parce que nous aurions pu les prononcer nous-mêmes.
Ce matin, pour célébrer le quarantième « Dakar », la radio a passé des commentaires célèbres: ceux de Thierry Sabine ET la phrase mythique de notre Johnny national:
« Tu te rends compte
que si on n’avait pas perdu une heure et quart,
on serait là depuis une heure et quart ! »
Cette phrase de Johnny Halliday est extraordinaire.
C’est un trait de génie.
Pour le coup, il n’y a ici aucune malice de ma part.
On se moque de l’ingénuité de cette saillie, mais, en fait, elle est remplie de bon sens.
« Si on n’avait pas perdu une heure et quart », donne la mesure de tout ce qui n’a pas été réalisé, matérialise tous les efforts que l’on n’a pas fournis.
Tout le temps que nous perdons à ne pas faire, ou à faire ce qu’il ne faudrait pas faire, à laisser faire des choses qui ne sont pas à faire ou bien encore à regretter les choses qu’on aurait du, pu faire.
L’heure et quart perdue ou le temps perdu à ne rien faire ou à ne pas faire. Je médite cette citation depuis ce matin et je la trouve particulièrement appropriable.
Bref, on peut se l’approprier.