Un billet, court, chaque jour.
Quelles sont les choses, les évènements, les valeurs, les personnes, qui enrichissent le capital bonheur ? La sève du quotidien. Cette sève qui vous fait aimer la vie pour la multiplicité de cadeaux fortuits qu’elle offre.
L’ensemble de ces pépites, qui lorsque vous regardez dans le rétroviseur de la journée, de la semaine, du mois, de l’année, de vos dix dernières années, émaillent le temps qui passe et le flot de vos activités de petites étincelles joyeuses.
Dans le rétroviseur de cette semaine, de ma semaine, j’y vois des hommes charmants.
Du quotidien aux réunions professionnelles, des rendez-vous mondains au barman qui pose mon café pile quand j’arrive sur le comptoir chaque matin avant d’aller prendre mon métro, chaque échantillon du genre masculin s’est montré sous son meilleur jour.
La bienveillance de celui qui vous écoute vous exprimer en réunion et qui vous donne le sentiment de voir juste. Le sourire de celui qui vous tient une porte. Votre voisin de droite, et celui de gauche à un dîner. L’homme d’entretien qui nettoie votre immeuble. L’ami qui veut s’assurer par un sms que vous soucis se tassent.
J’en mettrai un particulièrement en lumière. Un gentleman à la station Concorde, ligne 8. Un octogénaire d’une grande élégance, loden vert sombre, casquette en tweed.
Un homme des années quarante. Tellement bien élevé. Jovial, dégingandé.
Pas de méfiance à avoir. Pas de réserve. Un sourire simple, modeste, mais un sourire-sésame qui n’avait qu’une envie, celle de parler. Et qu’on lui parle.
Et nous avons parlé. Parlé du métro. Des drôles de gens sur le quai. Du rendez-vous où il se rendait. Bref, des riens sans conséquence. En quatre stations.
Grâce à cette semaine, et à leurs quelques représentants, excluant définitivement leurs mauvais ambassadeurs, je déclare que les hommes sont charmants.