Un billet, court, chaque jour.
« Mordons-nous la langue » une bonne fois quand monte en nous la tentation de médire.
Ce n’est pas de moi, c’est une histoire que je connais bien depuis longtemps, celle de saint Philippe Néri, religieux fondateur de l’ordre de l’Oratoire, qui officiait au XVIème siècle à Rome.
Son caractère enjoué lui valut le surnom de « Saint de la joie ». Il est le plus humoriste des saints.
Anecdotiquement, il fut l’ami des humbles et des pauvres, mais aussi des puissants dont il était le directeur spirituel et le confesseur. Il pourrait le redevenir.
En bref, voici ce que l’Histoire rapporte des mots de ce Prêtre à l’une de ses ouailles :
« Une femme était allée se confesser et confessa avoir médit ». Mais « le saint, qui était joyeux, bon, également peu regardant, lui dit : “Madame, comme pénitence, avant de vous donner l’absolution, allez chez vous, prenez une poule, plumez-là et ensuite allez dans votre quartier et semez les plumes de la poule, puis revenez” ».
« Le jour suivant, la dame revint : “Je l’ai fait, mon père, voulez-vous me donner l’absolution ?” ». La réponse de saint Philippe Néri est éloquente : « Non, il manque quelque chose. Madame, allez dans le quartier et ramassez toutes les plumes » car « c’est cela la médisance : salir l’autre ».
Cette leçon vaut-elle un serre-tête ou une auréole ?