Un billet, court, chaque jour.
Voilà une image saisie sur le vif. Hier, mercredi, au sortir d’un petit-déjeuner. Un stigmate de la fureur qui a déferlé sur les Champs-Élysées samedi dernier.
Cela m’a fait l’effet d’un test de Rorschach.
A quoi cela vous fait-il penser ?
Libre interprétation : une vision fracturée.
Vision fracturée de la richesse : cette chaussure de luxe offerte sur un plateau. Taper dans cette provocation ! La richesse, c’est forcément du vol. Certainement pas du travail !
Voilà la vision qu’ont les foules des signes extérieurs de richesse. Livrée sur un plateau. Prise sans effort. Obtenue indûment. Volée ?
Mettre toute une rage dans les signes extérieurs matériels d’une réussite considérée comme outrageante, sans doute parce qu’inatteignable, certainement parce que sa définition même est significativement erronée.
Fracasser de sa haine une réussite forcément honteuse, obligatoirement ancrée dans l’exploitation, la spoliation.
Et une question !
Comment tant de gens en veulent à la réussite, quand la plupart du temps, normalement, elle est le fruit d’années de travail, d’efforts, de prises de risque et d’épargne.
Comment inverser cette vision haineuse ?
Comment restaurer en chacun, l’idée que la réussite n’est pas que dans la richesse et ses signes dérisoires, mais dans l’atteinte d’une ambition que l’on s’est fixée, à la mesure de ses moyens, et en proportion de l’effort fourni.
Comment restaurer l’idée que la réussite est la conséquence d’un travail personnel, d’une acquisition constante de savoir-faire, du dépassement de soi quel qu’en soit le domaine, d’une assiduité à l’effort sur la durée.
Une piste serait d’enseigner l’économie, le fonctionnement de l’entreprise et l’épargne dans les écoles, autrement que par le biais marxiste, par la notion d’exploitation par le travail synonyme en France de trepalium : carcan, souffrance, aliénation.
Une piste serait peut-être aussi de cesser de contraindre, taxer le travail véritable, la transmission de patrimoines méticuleusement construits et d’encercler enfin, sans restriction, la fraude, la triche, les trafics.
Restaurer l’honneur de l’agent honnêtement gagné. Gagné dans le travail, plutôt que dans la combine.
Très bien, Guillemette. J’aime bien ce billet.
« Restaurer l’honneur de l’argent honnêtement gagné » Tout à fait. Mais pour bien le faire, dénoncer en même temps l’usage abusif de l’argent. Pour cela, restaurer la juste place de l’argent: non pas un but en soi, mais un moyen au service du bien commun.
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Suite du commentaire…
« Une piste serait d’enseigner l’économie… » C’est en effet une bonne piste. Il me semble qu’elle serait meilleure encore et plus crédible si on suivait l’enseignement de l’Eglise, en remettant en cause à la fois la vison marxiste et la vision capitaliste de l’entreprise et de l’économie.
Ni la lutte des classes ni la rentabilité comme finalité…
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