Un billet, court, chaque jour.
Il n’est pas sain de vivre au conditionnel passé.
Il faut aller de l’avant, toujours. L’esprit du verre à moitié plein. Qu’à cœur vaillant rien d’impossible. Qu’à force de batailler pour des convictions profondes, la roue tournera dans le sens qui semble juste.
Mais, il reste le « si ». Jamais résolu.
D’autant plus lorsque l’on a tenu un bureau où les votes le donnaient vainqueur dès le 1er tour.
Deux ans juste.
L’idée que les peuples – les Français en l’occurrence – ont des intuitions profondes, des halos de doutes qui altèrent tout autre projet que celui qu’ils s’étaient promis, est une conviction irréfragable.
À quelle promesse les Français s’étaient-ils offerts ? À celle à laquelle l’homme du 23 avril 2017 n’a pu donner corps.
Celle de mettre, comme sujet de toutes ses phrases : la France, les Français. Et l’Europe après. Et le Monde après. Les intérêts particuliers après. L’intérêt général d’abord. Et toujours.
La France n’est pas à vendre. La France, tu respecteras.
Il a, le temps d’une campagne, porté la fierté d’être ce que nous sommes : Français, d’ici, de là-bas, des villes, des champs. Français à part entière, sans nous chercher de comparaison vaine. France sans nul lieu, nul territoire, nul talent de la même aune. Français à l’âme à nulle autre pareil.
Et ce « credo » est entré dans l’intuition des Français, comme un gâchis immense, comme une ambition avortée.
Que la dérive hexagonale actuelle nous fait regretter chaque jour.
A toute histoire, il y a une morale.
Celle de ce jour sera empruntée à Napoléon : « La plus grande immoralité est de faire un métier que l’on ne sait pas. »
L’entendront ceux qui se sont taillés des costumes trop grands pour eux.