365 Nuances de 2019 – #74 – « Se représenter la souffrance »

401px-Nortier.enfantsUn billet, court, chaque jour.

28 avril 2019 : « Journée du souvenir de la déportation »

Journée de mémoire.  Mais pas de mémoire froide.

Une mémoire incarnée par la souffrance de ces hommes, ces femmes.
Et de ces si petits enfants.

Sur cette plaque, le nom de dix-sept enfants.  En juillet 1944, ils étaient âgés de deux à onze ans.

Pas de mémoire froide possible, quand on met en miroir ces petits et ceux que nous côtoyons tous les jours autour de nous ; remuants, joyeux, rieurs : vivants.

Sur cette liste, un insupportable supplément d’horreur et de tragédie :

Onze ans, Myriam ;
Neuf ans, Marthe ;
Sept ans, Jacques ;
Six ans, Liliane ;
Quatre ans, Simone.

Cinq frères et sœurs au cœur de dix-sept enfants que personne n’a pu, ou voulu, arracher à la barbarie.

Il faut, pour une mémoire incarnée, altruiste, imaginer la douleur de ces petits.  Arrachés à leurs parents.  Transbahutés de place en place.  Le train.  L’écrasement.  L’arrivée, là-bas, à Auschwitz.  La faim.  La soif.  La nuit, le noir.  Les clameurs.  Les larmes, les sanglots.  L’incompréhension.  La peur du noir.  La terreur.  La sidération.

Et le crime.

Seuls, si démunis, face à la machine.

Au cœur de cette nécessaire mémoire, il faut, un moment, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, se représenter la somme de ces souffrances, de ces arrachements.

Se représenter leurs souffrances pour ne jamais, jamais, abandonner sa capacité à penser ses actes.  Et ceux des autres.

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