365 Nuances de 2019 – #77 – « Le test de la page 99 »

Sans titreUn billet, court, chaque jour.

Admettons : vous laissez tomber Amazon et vous vous risquez dans une librairie, une vraie !

Vous vous souvenez ?  Ces endroits magiques remplis de quadrilatères que l’on appelle des livres ?

Il ne faut pas y faire trop de bruit.

Il y a des tas de gens immobiles, statufiés, penchés sur ces pavés.

Bref, vous êtes là, perdu devant des rayonnages, des tables de présentations débordants et croulants de ces trucs faits de papier avec des tas de mots écrits dessus.

Et vous ne savez pas, ou plus comment choisir.  Ou bien encore, vous avez envie de vous frotter à des auteurs inconnus, peu promus, étrangers.

Vous pouvez, bien-sûr, par facilité, aller solliciter les puits de science et de patience que sont les libraires et qui en deux trois indices épars, retrouvent le livre dont votre mémoire a perdu le titre exact.

Sinon, voilà une astuce : ouvrez le « livre » à la page 99 (ou à la page 33, ou à la page 11…).

Pour moi, ça marche.  Je sais, en lisant cette page au hasard, si je vais aimer le livre.

Ça fonctionne dans 99% des cas.

Ça a réussi pour « L’amour et les forêts », d’Éric Reinhardt en tombant sur cette phrase aguichante : « Ça n’a rien d’instinctif, c’est un calcul balistique, c’est de la précision, c’est de la discipline, de l’acharnement, de la torture, de l’orgueil, du sport. »

L’histoire, certes très triste, a rempli sa promesse de tension psychologique.  Lu, jusqu’au bout d’une traite.L-amour-et-les-forets

Et, parfois, ça foire.  Comme pour « L’Avancée de la nuit », de Jakuta Alikavazovic.  Là, je me suis fait magistralement avoir : « Ses rêves où elle lui murmurait à l’oreille tout ce qu’il aurait dû dire, et faire pour qu’elle reste, et dans ses rêves il comprenait, il comprenait tout, il débordait de gratitude et d’amour et sa joie le réveillait, (…)

L’histoire, assez originale, fatigue beaucoup par une syntaxe parfois bien usante.  J’ai tenu la gageure d’aller au bout.

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Que la « pêche » aux livres soit bonne, ou décevante, quelle joie de se lancer dans cette traque à la belle histoire.  De respirer l’odeur du papier, de tourner ces pages.

Et de se sentir bien petit face à ces alignements de savoirs et d’imaginations.

Les librairies sont des lieux d’heureuse perdition.

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