Un billet, court, chaque jour.
Certaines actrices crèvent l’écran, quoi qu’elles jouent.
Julianne Moore fait partie de ce panthéon exclusif.
Sur le fil d’un thème musical disco entraînant, « Gloria Bell » est une cinquantenaire fragile. Sensible. Émouvante.
Elle est parfaite en mère, en amie, en employée, en conductrice.
Elle profite de la vie en allant souvent danser. Pas pour draguer mais seulement parce qu’elle aime cela.
Julianne Moore campe avec délicatesse toutes les petites fragilités que peut rencontrer une femme, à cet âge tout juste crépusculaire, où toutes les questions de santé, de tonus, de solitude et, de séduction, se posent.
Et même, avec Gloria Bell, les tragédies de cœur, au prix d’un tour de force mental et avec l’aide de la chanson-hymne éponyme, se surmontent pas à pas, avec le courage des gens ordinaires.
« Gloria, you’re always on the run now.
Running after somebody, you gotta get him somehow.
I think you’ve got to slow down, before you start to blow it.
I think you’re headed for a breakdown, so be careful not to show it »
Pas de sur-jeu. Un personnage joué avec précision.
Gloria est forte. Plus forte qu’elle ne le croit. Comme moi. Comme vous.
La banalité de la vie, ici, n’en n’est plus une.