Un billet, court, chaque jour.
« Accompagner »
Être celui qui partage le chemin, qui met son pas dans le pas de celui qui part.
Sans doute que les nobles rangs d’uniformes donnaient un sens très vrai à ce mot.
« Compagnon »
Celui qui accompagne. Qui ne laisse pas seul. Qui allège le moment douloureux du départ.
Sans doute que la foule des anonymes était là pour cela.
Ce qui flottait là, malgré ces garde-à-vous et ces applaudissements, c’est un air d’incompréhension.
Une absence de sens au sacrifice de ces deux hommes, de sens donné au devoir qu’ils ont accompli jusqu’à l’ultime.
Dans une tribune, un éditorialiste* posait la question : « Sommes-nous dignes des sacrifices de nos soldats ? »
Je poserais la question ainsi : est-ce que les causes dans lesquelles nous nous engageons valent la mort de tant de nos soldats ?
Tirons-nous des leçons, faisons-nous le nécessaire, aux bons endroits, avec les bons alliés, contre les bon ennemis, pour empêcher définitivement ce même type de criminels ou de fanatiques de poursuivre ainsi leur guerre ?
Les réponses : non, aucune, non.
Il ne faut pas s’habituer, se résigner au chemin des Invalides. Il y a certainement d’autres routes à prendre, sous des cieux moins ingrats et en meilleur compagnie.
* Edouard Tétreau / Le Figaro – p.16
Guillemette Callies 