Un billet, court, chaque jour.
6 juin 1944 – 6 juin 2019 : 75 ans
Il faut se souvenir, sans faiblir, du sacrifice de tant de vies humaines. Même soixante-quinze ans après, même si on a un agenda chargé et surtout quand on représente ceux, les Français, qui ont retrouvé leur liberté grâce à ces vies, ces jeunes vies, données.
Il y a quelques jours, lors d’une conférence à l’École Militaire, j’écoutais avec attention le propos d’un grand général, Henri Bentégeat.
Il soulignait la difficulté qu’il y aurait, aujourd’hui, à mobiliser les peuples pour mener les longs combats de la Grande Guerre, comme ceux de la Seconde Guerre Mondiale. Notre rapport à la mort, à la souffrance, à la résistance physique – la difficile lutte pour sauver Vincent Lambert nous le prouve – est bien trop fragile désormais.
C’est à l’aune de notre fragilité actuelle qu’il faut mesurer la grandeur du sacrifice.
Malgré tout, malgré la difficulté à seulement se représenter leur courage et leur abnégation, comment se soustraire au devoir de mémoire, au devoir d’honorer le don de tant d’hommes et de femmes.
Ils ont laissé leur vie sur ces plages pour que nos enfants puissent y jouer paisiblement aujourd’hui.
En face d’une mobilisation comme il n’en fut jamais, comment justifier une telle indifférence envers nos Alliés d’hier, envers cette petite poignée de Vétérans encore en vie, qui malgré leur santé chancelante, vont faire l’effort de venir fouler le sable où tant de leurs compagnons sont restés.
On n’est jamais assez grand pour déployer tant de mépris.
On n’est jamais trop occupé pour faire l’impasse sur son devoir de Chef.
Il y a un message sur le sable.
Guillemette Callies 