365 Nuances de 2019 – #118 – « Le bel écho d’une note »

Un billet, court, chaque jour.

D’une ligne à une autre, au fil des couloirs sans fin aux carreaux de salle de bain, le métro aligne sa monotonie.  De l’attendu.  Les pas se posent, cadencés, avec une banale bonne volonté ; rien de plus.
Ils savent où ils doivent vous conduire.

Et puis, s’insinue une note (ouvrir le lien avant de poursuivre).

Vous la connaissez.  Vous la reconnaissez.
Vous aviez besoin d’avoir cette émotion et d’avoir le cœur remué à ce moment précis.
Les notes qui vous manquent tapent toujours juste.

Quelque part, dans les couloirs, un musicien assemble quelques notes dont l’écho vous touche.
Les couloirs changent de lumière ; ils s’éteignent presque.  C’est votre esprit galvaudé qui les illumine ; c’est le son qui rayonne à travers vous.

La clarinette, au son si délicat, pénètre les couloirs du métro.  Et s’insinue, implacablement, dans les lignes de la mémoire, dans tous les détours de votre sensibilité.
Vous avancez, toujours, vers votre correspondance, mais la voie musicale est tracée dans votre esprit.
Vous tenez mentalement la note.  Vous poursuivez le concerto à et pour vous seul.

Le décor bétonné s’efface pour s’emplir de notes.
Vous ne voyez pas le musicien, mais son concert vous poursuit.
Il vous le donne, vous le prenez.

Et la magie vous accompagne jusqu’à la fin de votre trajet.
Il faut revenir à l’air frais, sortir de ce tunnel, pour que le charme tombe avec la dernière note.

Son bel écho s’achève.

C’est fini.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s