Un billet, court, chaque jour.
270 pages de réflexion, d’éloge du temps long, de remise au centre de la valeur « Homme ».
Pas une ligne n’est en trop.
Toutes sont des baumes, tant, chacun : simple citoyen, dirigeant, responsable politique – , nous avons conscience de l’absurde de notre agitation permanente, de notre addiction au mouvement sans but, à la transformation permanente, au jetable ; au vain.
Francois-Xavier Bellamy replace le temps long au cœur de nos vies et, particulièrement, au cœur de l’action politique.
Il explique comment, des pré-socratiques à aujourd’hui, le culte du mouvement perpétuel, le sacre du marché se sont construits pour devenir une fuite perpétuelle, ont dévoyé notre besoin d’ancrage, notre besoin de fins tangibles, notre attachement à la « demeure ».
La « demeure », cette permanence vers laquelle toutes nos actions ont besoin d’être orientées pour prendre sens.
Un plaidoyer pour que nous, Hommes, le restions bien, pour que nous remettions à leur place les chantres du marché, du chiffre, du consommable qui, pour poursuivre leurs desseins insatiables, ne font plus de nous que des produits.
« La crise à laquelle aboutit notre modernité, dans son accomplissement inédit, tient tout entière au fait qu’elle exalte le mouvement, au point de lui refuser absolument tout but qui pourrait y mettre un terme. Nous voulons que tout change, que tout bouge, que tout se transforme ; et ainsi nous ressemblons à un Ulysse épuisé, enivré de son odyssée au point qu’il renierait sans cesse Ithaque de voir son périple s’achever. Nous avons fui la demeure, disqualifié la patrie, déconstruit les stabilités naturelles, révoqué l’immobilité des vérités éternelles, pour pouvoir rester en mouvement – sans voir que les points fixes étaient les conditions nécessaires au mouvement que nous aimons tant ; et faute d’avoir encore un point d’arrivée vers lequel nous diriger, nous nous agitons désormais sans savoir pourquoi changer, et en prenant d’ailleurs le risque de ne rien changer, en fait. »