Un billet, court, chaque jour.
L’Armée par-ci, l’Armée par-là.
L’Armée-protectrice, l’Armée garde-du-corps, L’Armée-police, l’Armée-aide-soignante.
L’Armée-bonne-à-tout-faire.
L’Armée : cautère sur jambe de bois.
La jambe de bois représentant les valeurs que comme des membres gangrénés, nous avons amputés et remplacés par des prothèses inefficaces
L’Armée : gardienne contemporaine de vertus après lesquelles le citoyen français ordinaire, le politique en mal d’inspiration, d’ancrage humaniste, le tout venant en perdition, courent.
Il est bien que l’Armée maintienne la somme de toutes les traditions qui sont notre âme et qui irriguent notre vie quotidienne.
Dans la même veine de la tradition, que serait l’esthétique de nos villes, de nos campagnes, nos joyaux culinaires : champagne, vins et jusqu’à notre système de santé, sans l’apport des Ordres religieux, des corps catholiques et Chrétiens.
Le projet de Service National Universel repose sur cette course aux valeurs perdues.
Course poursuivie moins parce que ces valeurs n’existent plus mais plus sûrement parce que la paresse, le renoncement, l’égalitarisme idéologique et, surtout, l’absence de courage de dire et parler vrai font désormais la loi.
Valeurs qu’on mésestime comme on mésestime celles de nos vieilles pierres.
Notre-Dame-de-Paris, son drame, pourrait être une source d’inspiration, une ressource pour inventer une nouvelle forme d’engagement qui porterait, au cœur de chacun d’entre nous, en particulier auprès des jeunes, ces valeurs piliers, fondatrices qui font cruellement défaut.
L’Armée, le Service National Universel ne pourront jamais palier aux défauts d’éducation familiale, aux manquements de l’instruction publique.
Les deux doivent retrouver leur place.
Assumer leur part respective de responsabilité dans la formation des générations.
Faire strictement la part de transmission qui leur incombe.
Les deux milliards de budget estimés sont bien chers pour une grande cour de récréation.
Dans l’ensemble de l’Hexagone, comme sur l’ensemble du territoire français d’outre-mer, il existe un matériau commun, un héritage inestimable : notre Patrimoine bâti.
Ce Patrimoine peut être regardé comme une source inépuisable de transmission, autant éducative que culturelle, artisanale que professionnalisante.
Imaginer un « Service National du Patrimoine ».
Une formation ouvrière universelle où garçons et filles se retrouveraient à faire renaître une Histoire commune, remplie de sens.
Du concret. Du tangible. Du beau. De la belle ouvrage. De beaux gestes.
Et à la clé des formations. Une éducation. Des apprentissages formels et informels. La valeur travail. Le sens de la mission. La fierté d’œuvrer au bien commun, de construire une Histoire commune.
Comme récompense, la gratitude d’un pays qui se rénove, se répare.
Le réveil d’un pays fier, intelligent, qui, enfin, conscient des trésors qui le constituent, prend la mesure de la manne économique qu’ils représentent.
Ressusciter le sens de l’effort.
Par ruissellement et exemplarité, permettre, sur l’ensemble du territoire, à chacun de vivre, de tirer profit d’un travail objectif là où il vit.
Capillarité économique : un tourisme haut de gamme qui irrigue le reste de l’économie.
Penser les valeurs, les traditions, ne rime pas forcément avec conservatisme.
« Être moderne » ne signifie pas conspuer définitivement les vieilleries. Bien le rebours.
A l’ère de l’économie raisonnée, penser le développement économique avec les moyens et ressorts existants s’avère prospectiviste.
Comment tirer parti de ce qui existe sans brûler de nouvelles ressources.
Comment ne pas tout parier sur le numérique, le digital et l’intelligence artificielle, quand l’essentiel de l’économie ne dépend – et ne dépendra toujours – que de la main et de la créativité humaines
Il faut laisser à l’Armée faire son métier de base.
Et redonner à chacun le sien.
L’Armée a pour mission de protéger militairement la Nation.
La Famille a pour mission d’éduquer, de transmettre une culture et une mémoire.
L’Instruction Publique a pour mission de former les esprits et d’inculquer les règles de la vie citoyenne.
Le Service National a pour mission de fédérer des générations autour d’un idéal et de montrer, comment, chacun, à sa place, selon ses aptitudes, selon ses capacités, quelles que soient ses origines ethniques, culturelles, religieuses et sociales, peut se mettre en devoir de contribuer au bien commun.