365 Nuances de 2019 – #141 – «Notre (belle) Langue»

Un billet, court, chaque jour.

«Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement.»
Et s’exprime avec passion.

Ici, c’est la passion de notre belle langue, le Français, qui transperce les pages.

Avec un grand souci de clarté, dans une langue fluide, parfaitement structurée, riche d’un vocabulaire varié, parfois fleuri, Jean-Michel Delacomptée nous parle de notre langue : le français.

«Notre langue.»
Celle qui est née avec le « Serment de Strasbourg », en 842, pour être comprise par toutes les « Francia » des petits-fils de Charlemagne, celle de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, celle du travail foisonnant des poètes de la Pléiade et celle de la rigoureuse reprise en main de Malherbe.

Un plaidoyer sans concession sur ce qui arrive à notre langue : son appauvrissement général, quasi inéluctable, qui désagrège notre capacité non seulement à simplement penser mais aussi plus largement, à penser avec une certaine esthétique.

Par le prisme de la langue française, Jean-Michel Delacomptée analyse, comme d’autres penseurs avec la Philosophie, l’Histoire, la Géographie, le renoncement général, institutionnalisé, à l’acquisition de ces savoirs cruciaux qui permettent une pensée nourrie, expressive, structurée, poétique.

Quelques pages tragiquement lucides sur notre abandon de la belle phrase, de la syntaxe, de l’orthographe, du vocabulaire.  Abandon dû à une forme de honte que nous avons de nous-mêmes, nous Français, dans toutes les composantes de notre culture.

Il nous propose de modifier l’angle de notre réflexion sur le monde à venir.  Il inverse la sempiternelle question : «Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?» et la reformule ainsi : « À quels enfants allons-nous laisser le monde ? »

Allons-nous laisser le monde à des enfants qui ne connaîtront plus et ne seront plus en capacité de se référer à une langue pluri-centenaire, belle, riche, pleine d’amour, remplie de recherche du beau et qui n’auront même plus en bouche le gouleyant de leur langue.

«Raviver le besoin de beauté.  La beauté en tous ses lieux, sous toutes ses formes, celles des villes, des rapports humains, de l’amour, des œuvres d’art.  Celle de la langue que nous avons en partage avec tant de pays, de même souche, de même tronc, mais aux branches et aux rameaux distincts.»

Tout au long de son essai, Jean-Michel Delacomptée bataille pour montrer qu’à cette perte d’esthétique, s’ajoute une perte de notre capacité à exprimer nos idées avec une diversité de mots précis.
Il y associe avec urgence la perte de la liberté d’expression qui découle de la technicisation, de la standardisation, de l’anglicisation à outrance de notre langue, et concomitamment, l’altération de notre capacité raisonnante et le déclin de notre pouvoir à réfléchir le monde avec acuité.

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