365 Nuances de 2019 – #149 – « Isabelle est Marie »

Un billet, court, chaque jour.

Isabelle Huppert joue le rôle de Marie Stuart.
Isabelle est Marie.

Ce n’est pas une pièce de théâtre.  Il s’agit davantage d’une performance artistique, voire d’une prouesse oratoire.

Il y a certainement un peu d’ironie dans ces mots ; le mots critiques d’une profane confrontée à un inédit en matière de jeu d’acteur.
Ce jeu inusité m’a pourtant bien prise dans ses filets.

Rien ne rebute Isabelle Huppert en matière de rôles sombres ; celui-ci emporte tout.  Si la folie a pris Marie Stuart dans les dernières heures précédant son exécution, alors le jeu d’Isabelle Huppert la retranscrit parfaitement.

La panique des dernières heures d’une reine condamnée à mort happe tous les sens grâce à une mise en scène organisée comme un concerto à trois dimensions : la dimension du monde avec le jeu de lumières violentes, la dimension de la lutte pour le pouvoir avec la cacophonie musicale de Ludovico Einaudi que tente de dominer, de toutes ses forces, en une troisième dimension, la voix démente, divagante de Marie, acharnée à égrener tous ses drames.

Je suis entrée dans sa panique comme on entre dans le tunnel de la mort ; la vie de Marie qui défile à vive allure, les images et les mots les plus tragiques de sa vie qui reviennent répétitivement assaillir un esprit pas suffisamment mis à bas par vingt années de captivité pour avoir perdu une once d’énergie de vaincre.

Isabelle va jusqu’à danser les mots de ces délires.
Impossible d’être distrait.  On est là avec elle, dans la geôle mentale de Marie Stuart et nulle part ailleurs.

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