Un billet, court, chaque jour.
Quelque part au cœur du Languedoc.
De randonnée en randonnée, de champs en villages traversés, il y un constat qui fend le cœur à chaque pas.
Au zénith de l’été, au plus haut pic de la saison des fruits et légumes, on aperçoit de-ci et de-là, des champs entiers d’arbres fruitiers : cerisiers, abricotiers, chargés, croulants, débordants de fruits non cueillis.
Mercredi, au marché, puis au supermarché, impossible de retrouver – sauf sur un ou deux étals de quelques petits maraîchers – la moindre burlat, le moindre bigarreau semblables à ceux qui, dans les jardins traversés, pourrissent en branche.
Est-ce trop coûteux en main d’œuvre pour les ramasser ? Pas rentable probablement.
Ces fruits ne sont-ils pas assez beaux, normés, standardisés pour satisfaire grossistes et grande distribution ? Faut-il vraiment le fruit parfait ?
A-t-on abandonné l’idée de motiver les productions locales ? Préfère-t-on faire venir des cerises du bout du monde en décembre ?
Et de hameau en village traversés, que de pancartes à vendre, de maison et de fermes abandonnées.
Tous ces fruits magnifiques frais, juteux, goûteux sont bel et bien perdus.
Sauf pour les oiseaux et quelques randonneurs-glaneurs jamais en peine d’une belle récolte et de futures confitures.