365 Nuances de 2019 – #151 – « Sauf pour les oiseaux »

Un billet, court, chaque jour.

Quelque part au cœur du Languedoc.

De randonnée en randonnée, de champs en villages traversés, il y un constat qui fend le cœur à chaque pas.
Au zénith de l’été, au plus haut pic de la saison des fruits et légumes, on aperçoit de-ci et de-là, des champs entiers d’arbres fruitiers : cerisiers, abricotiers, chargés, croulants, débordants de fruits non cueillis.

Mercredi, au marché, puis au supermarché, impossible de retrouver – sauf sur un ou deux étals de quelques petits maraîchers – la moindre burlat, le moindre bigarreau semblables à ceux qui, dans les jardins traversés, pourrissent en branche.

Est-ce trop coûteux en main d’œuvre pour les ramasser ?  Pas rentable probablement.
Ces fruits ne sont-ils pas assez beaux, normés, standardisés pour satisfaire grossistes et grande distribution ?  Faut-il vraiment le fruit parfait ?
A-t-on abandonné l’idée de motiver les productions locales ?  Préfère-t-on faire venir des cerises du bout du monde en décembre ?

Et de hameau en village traversés, que de pancartes à vendre, de maison et de fermes abandonnées.

Tous ces fruits magnifiques frais, juteux, goûteux sont bel et bien perdus.

Sauf pour les oiseaux et quelques randonneurs-glaneurs jamais en peine d’une belle récolte et de futures confitures.

 

 

 

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