Un billet, court, chaque jour.
C’est reparti. La course reprend le pas. Enfin du vent dans les cheveux.
Pour célébrer ça, je me suis trouvé un terrain de jeu de choix, une semaine dans les Monts du Somail.
Des routes sans aucune voitures, des chemins, des sentiers en veux-tu-en-voilà. L’embarras du choix à chaque virage.
Le soleil tous les matins. Ça sent bon les châtaigniers, les tilleuls en fleur. Des petits rus, vifs parfois comme de petites cascades, dopés par l’orage de mercredi.
Des dizaines de toiles d’araignée soigneusement tissées au travers des chemins que l’on fend en une fraction de seconde avec le visage.
Après des semaines de travail patient, marche-course, vélo-marche, il était un peu temps de passer à l’étape suivante : dénivelé et course majoritaire sur la marche.
Quel bonheur : ça passe. Pas de grandes distances mais de vraies côtes franches, dans le cagnard.
L’envie, l’énergie, le plaisir qui vous poussent au train à chaque pas. Ça grimpe, ça grimpe, mais dans quelques mètres, quelques secondes, je vais pouvoir débrider les chevaux.
Tous les freins ne sont pas encore lâchés, mais sauter à nouveau de pierre en pierre redonne un goût acidulé à chaque foulée. Hop ! Hop !
Toute l’attention visuelle, tout le corps en tension.
Routes, chemins, cailloux, ronces, poussière ; bon sang que ça me va bien !
Ce qui est le plus amusant, c’est que dans l’effort, un tout petit truc manque : une quelconque douleur ?
Rien.
Arrivée à l’écurie, quelques mouvements de houla-hop pour y croire vraiment.
Rien.
Par contre, il y quelques muscles oubliés qui se rebellent un peu, comme ceux des cuisses. Et oui, les petits gars, c’est reparti ! Le farniente, c’est fini.
Ah ! Les bonnes courbatures.
Allez, tout cela à renforcer, encore un peu de boulot, avant la montagne, l’autre vraie, celle des Alpes.
Guillemette Callies 