Un billet, court, chaque jour.
Dans les kiosques, les journaux, les magazines ont adopté une silhouette estivale, leurs rondeurs ont fondu à vue d’œil, ils sont maigrichons.
Mais, à l’intérieur, l’essentiel, et, Ô délices : les séries d’été.
Lire un journal, déployer les grandes feuilles de papier, feuilleter un magazine, tourner les pages de papier glacé, se noircir un peu les mains, est un plaisir quotidien.
La saison d’été ajoute à ce plaisir, des séries sur des sujets qui promènent les idées, la réflexion, la culture, sur d’autres sentiers.
La presse écrite permet de soutenir ces originalités, ces prises reculs, ces explorations, ces divagations.
Il y a les romans-fiction, qui redistribuent les cartes du monde politico-médiatico-économique.
Il y des séries thématiques : les royaumes francs, les lieux imaginaires des grands écrivains et une, cette semaine, sur les « Éloquents ».
Les « Éloquents » : ceux qui parlent, s’expriment, expriment leurs idées avec élégance, précision et recul.
Le projecteur de l’édition du 30 juillet du Figaro, dans un portrait signé par Eugénie Bastié, s’est porté sur une femme à l’allure et à l’éloquence brillantes : Sylviane Agacinski.
Une femme à laquelle importe la justesse d’un mot ou d’une expression : « par exemple, « tomber amoureux » est extrêmement révélatrice de l’expérience de l’amour, qui est une forme de désarçonnement, de lâcher prise, ce qui le différencie d’ailleurs du désir, qui est une volonté de contrôle. »
Ce portrait confirme que Sylviane Agacinski est à la justesse des mots de que beaucoup de commentatrices sur les ondes sont à la caricature : un mètre-étalon.
Les journaux sont temporairement maigrichons, mais il y reste le plus important, le plaisir de lire de beaux sujets.