Un billet, court, chaque jour.
« C’est alors que la journée de Vic devient joyeusement incontrôlable.»
Cette phrase figure dans le synopsis du film « Give me Liberty » de Kirill Mikhanovsky. On s’attend à une sorte de « Ferris Bueller’s Day Off », mais en fait il ne s’agit pas du tout de cela.
Cela y ressemble. Cependant, l’histoire de Ferris Bueller est une véritable comédie ! Une mère y retrouverait ses petits.
Dans ce film, on se demande à quel moment la série de « drames » va s’interrompre. Même la scène où la mère du héros, Vic, accompagnateur-chauffeur de bus pour personnes handicapées, réalise que les mille dollars que son fils lui demande pour sortir de prison le frère de son amie sont cachés dans le canapé qu’elle vient de leur faire porter à la décharge, et qu’ils se mettent à rire, on a en fait envie de pleurer.
À mesure que les minutes du film passent, on réalise une chose, qui est en fait la trame de fonds du film, sensée être perçue comme satyrique : toutes les misères familiales, sociales, humaines défilent dans ce film.
C’en est un condensé absolu.
Un condensé américain, mais assez universel paradoxalement, en ce XXIème siècle.
Le synopsis évoque une « fable réconciliatrice et optimiste sur le melting pot américain ». Il s’agit plutôt d’une vitrine de ses échecs.
Quant à l’accroche du film : « Depuis Donald Trump, personne n’a montré autant de bonne volonté envers la Russie. » C’est un slogan trompeur. On ne pense pas un instant à Donald Trump. Pour la Russie, j’espère que tous les Russes ne sont pas aussi tragi-dramatiques.
Le film n’est pas mauvais. La manière de filmer, de cadrer les scènes s’approche du regard que l’on pourrait avoir sur elles en en étant acteur soi-même dans la vie réelle.
Et c’est sans doute de là que vient le malaise sourd : de l’hyper-réalisme du film. Où j’ai cherché le joyeux avec pugnacité !
Dur d’en sortir sans les idées en vrac.