Un billet, court, chaque jour.
La météo n’était pas très engageante, le réveil fut difficile.
Mais la promesse d’y aller avait été faite, alors ! Une promesse est une promesse.
Première sortie de course en montagne de la saison.
Comme une vache, prendre le chemin de l’estive.
Ce sont elles, les petites hésitations, ce sont eux, les petits doutes qui accrochent leurs petits poids à la semelle de vos chaussures. Du coup, les sommets deviennent très grands et les pentes très abruptes.
Même pour une première mise en jambe.
Les premières foulées se lancent, tranquilles. Le souffle est un peu court, il a du mal à trouver son rythme.
L’envie, qui joue les starlettes, prend tout son temps pour me rejoindre.
Il me manquait la petite étincelle.
C’est le hasard des prés et fermes d’alpage qui me l’offrira ; il m’en offrira deux, même !
Deux étincelles sous les formes d’un labrador et d’un corniaud qui ont déboulé comme ça, au début de la longue montée monotone, et qui ont décidé, comme ça, de m’accompagner un bon bout de chemin.
Le chemin en entier même.
De l’étincelle à l’énergie, la joie a fait le travail.
C’est comme si j’avais changé, et de moteur, et de jambes.
Le reste de la course est allée si vite, entre chicanes et queues de poisson avec les deux drilles, que je ne me suis « réveillée » qu’en bas.
Juste à temps pour voir les deux chiens s’éloigner aussi librement qu’ils s’étaient joints à moi.