Un billet, court, chaque jour.
« Virgile »
Poète du dernier siècle avant l’ère chrétienne, Virgile chante, dans les « Géorgiques », l’art de s’occuper des champs, des troupeaux et des abeilles.
Un nouveau titre à ce long poème : « Le Souci de la Terre », dans une traduction faite pour rendre accessible cette allégorie du travail paysan.
Lire ces vers fut une découverte, et de l’auteur, et du poème.
La métaphore du texte, au-delà de chanter ce qui lie l’homme à la terre, est de faire l’éloge du temps présent, du retour à la paix après une longue séquence de guerre civile et de la disponibilité reconquise, le temps libre ou « otium ».
Le temps laissé libre par le calendrier agricole et les opérations militaires pour taquiner les « Muses », privilégier son jardin intérieur, se livrer à un désœuvrement sans éclat.
Ce que l’on appellerait aujourd’hui, le droit à la déconnexion.
Latiniste très rouillée, c’est une joie de découvrir cet hymne aux beautés de la Terre, aux multiples gestes à accomplir pour la rendre fertile, ces louanges du travail pastoral et le mythe d’Orphée et Eurydice ou la légende de l’origine des abeilles.
L’avant-propos du traducteur, Frédéric Boyer, est tout aussi touchant de sincérité que le poème en lui-même. Je n’en retiendrai qu’une phrase parmi toutes celles qui m’ont touchée : « Ce soin de la terre, le souci de notre lien au terrestre, c’est l’écriture, c’est le poème qui l’assure. »
La poésie laboure la langue pour en faire germer les mots.
Mots qui célèbrent les merveilles et la puissance nourricière de la nature.
Un cri « écologique », poussé, déjà, il y a plus de deux mille ans.
[…] à l’oreille de personne ; le mal hitlérien pouvait prendre son essor.Une face poétique : Virgile est né ce jour-là, en 70 avant Jésus-Christ. Il nous laisse les « Géorgiques » où il […]
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