Un billet, court, chaque jour.
C’est une séquence annuelle qui sonne le glas des vacances et la reprise des activités. Cela aurait pu reprendre les couleurs du rendez-vous habituel de chaque fin d’été à Jouy-en-Josas, mais il se trouve que l’édition 2019, non contente d’avoir été dépaysée sur Paris, s’est habillée de neuf.
Ce n’est pas pour rien qu’il s’agit du rassemblement des entrepreneurs : ils savent tous que pour donner le signal du changement, des changements, il faut parfois commencer par casser les codes.
Le fonds suit la forme et permet de donner le signal d’un nouveau départ ; du bon départ s’il se peut.
Ce fut le cas mercredi et jeudi à l’hippodrome de Longchamp.
L’ensemble des échanges, tant sur la forme que sur le fonds, sur l’ensemble des thématiques, s’est démarqué des poncifs et de la langue de bois habituels, presque chez tous les intervenants, quels qu’aient été leurs horizons.
Des vérités, c’est à dire des moments de courage, de courage de dire les choses non pas telles qu’on voudrait qu’elles soient, mais telles qu’elles sont, ont été exprimées sur tous les sujets : climats, inégalités, conflits.
Et cela fait grandement du bien de trouver des orateurs qui replacent le curseur au bon endroit, qui décalaminent les non-sens de certaines orientations politiques, qui appellent un chat un chat.
Ce fut le cas de Xavier Bertrand concernant les abus vis à vis de la législation fiscale de certains groupes disruptifs, nationaux et internationaux.
Ce fut le cas de Nicolas Sarkozy au sujet de la démographie mondiale incontrôlée dont la gravité doit précéder toute réflexion sur les enjeux écologiques, la pérennité de la disponibilité des ressources, à commencer par l’eau.
Même Arnaud Montebourg a souligné, à l’aide de ses pots de miel « made in France », les incohérences et les déséquilibres du commerce international, à commencer par le plus puissant de ses acteurs : la Chine.
De manière générale, ce qui a émergé particulièrement cette année, c’est qu’en réponse à une prise de conscience collective si extrêmement puissante de la gravité des enjeux dans notre pays, des milliers de talents se retroussent enfin sérieusement les manches et que cela produit, lentement mais sûrement, des résultats.
Cela a donné le sentiment que la France sort de ses tranchées, de sa drôle de guerre, entre mieux qu’en résistance, elle reprend le combat, se rappelant enfin que pour que la vitesse moyenne augmente, il ne faut laisser personne derrière et ou à l’arrêt.
Cela donne un bien meilleur sens à l’expression « premier de cordée ».