365 Nuances de 2019 – #210 – «Environ 385 millions d’années»

Un billet, court, chaque jour.

Conseil : réserver vos places pour l’exposition à l’avance.

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Les premiers fossiles d’arbres connus sont datés d’il y a environ 385 millions d’années.
Le genre « homo » est apparu il y a environ 3 millions d’années.

Parmi les travaux présentés, un humble dessin retient l’attention : celui du botaniste Francis Hallé. Dans un croquis de végétation amazonienne, au cœur de la représentation de la densité verte, il insère la silhouette d’un homme au milieu de la profusion.
D’une hauteur maximum de deux mètres dans des hauteurs d’arbres dépassant 30 mètres, l’homme y semble une fourmi.

Le repère chronologique et ce dessin mettent en perspective la taille de l’homme et celle des arbres.
L’arbre domine l’homme de bien des façons.

Plus loin, un assemblage d’outils – dents d’acier, manches de bois – envahit tout un pan de mur.
Juste à côté, un autre pan de mur rassemble des ex-voto sculptés dans le bois ; ex-voto issus des traditions religieuses brésiliennes en remerciements de guérisons miraculeuses.

Entre outils qui symbolisent la soumission du végétal et objets de culte qui lui rendent hommage, l’arbre – le bois – se montre charnellement enracinés dans l’ensemble des activités humaines.

L’exposition mêle ainsi l’histoire des hommes et celle des arbres, montre la chaîne déséquilibrée, corrompue de leurs interactions ; au bénéfice exclusif de l’homme.
A ce jeu continu de déséquilibre, l’ensemble de l’Humanité perd chaque seconde des centaines d’hectares, non seulement d’arbres, mais de biodiversités : végétales, animales, humaines, linguistiques, culturelles.

L’essentiel de l’arbre se situe autant dans ses racines, que dans le duramen, que dans son houppier.
Avec le sol, avec le jeu de la lumière, avec la faune, l’arbre constitue tout un ensemble, tout un système, tout un univers que tout accident dérègle.

Les Indiens d’Amazonie le savent mieux que quiconque sur cette planète.  Ceux du Brésil, du Paraguay nous montrent, par leurs dessins touchants, combien l’essentiel de leurs racines s’est perdu au fil industriel de la déforestation.
L’essentiel de leur tragédie, à force de flammes ou de dents de bulldozer, se manifeste crûment dans les traits bruts noirs et blancs de leurs crayons.

Ce brut, cette absence apparente d’affect, saisit l’émotion de l’observateur comme un choc à la lecture d’un diagnostic vital ou d’un avis de décès.

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