Un billet, court, chaque jour.
Claude Monet a ouvert la porte de la maison de Giverny en 1883. Ce lieu, la maison, le jardin, qu’il a façonnés selon sa créativité prolifique, sont alors devenus les ressources principales de son œuvre.
Au fil des allées, le souvenir de quelques toiles surgit et donne l’impression de se promener dans un tableau.
Le bruit de la route, qui traverse le jardin, ne parvient pas à se faire oublier. Il est omniprésent.
Cette gêne mise de côté, on s’aperçoit malgré tout qu’il règne dans le jardin une forme de silence. C’est d’ailleurs amusant de réaliser que tous les visiteurs semblent soucieux de cette discrétion.
Même les enfants sont sous le charme de cette exubérance.
Septembre, à quelques jours de la fin de l’été, tous les recoins de ce paradis impressionniste, foisonnent de poésie. La poésie s’attache à chaque pétale.
Claude Monet était perfectionniste, il se passionna pour l’horticulture, il travailla ou lui-même ou aidé de nombreux jardiniers pour composer, jouant des textures, des volumes et des effets de lumière au gré des heures et des saisons, des alcôves naturelles uniques pour l’inspiration.
La maison, où déferlent les vagues bleues soulevées par le pinceau d’Hokusai, permet de comprendre les inspirations lointaines de l’artiste.
Le jardin permet de saisir la proximité quotidienne de l’autre part de cette inspiration ; là, juste là, tout autour, pour un regard jamais lassé de la pose instinctive des choses, de l’enlacement sans cesse renouvelé des fleurs et de la lumière.
Chaque saison réinvente l’esthétique des sujets ; fleurs, arbres flamboient au gré des variations lumineuses, se mirent dans l’eau des étangs tranquilles.
Seuls les ponts japonais, géométriques, disciplinent sans tapage cet ensemble foisonnant.