Un billet, court, chaque jour.
La station Franklin D. Roosevelt a été décorée pour promouvoir une compagnie aérienne.
Le dessin de l’avion était indispensable au message consumériste.
Les silhouettes de cœurs m’auraient suffi.
Ils m’ont suffi, d’abord le temps de quelques pas, le quai transformé en quelque cours d’eau ensoleillé, pour me guéer le cœur, le laver, le remuer dans un courant poétique.
Ils m’ont ensuite suffi pour passer d’une rive poétique à une rive songeuse – toutes deux partagent la même eau.
Happée ainsi par le regard, par le cœur et par les rêves, j’ai réalisé soudain, à la fin du jaune, que j’étais descendue deux stations trop tôt.
Heureusement que je n’avais pas choisi l’avion.