365 Nuances de 2019 – #254 – «La Ligne Bleue …»

Un billet, court, chaque jour.

Sans titre

«La Ligne Bleue …»
Quand cette expression vient à l’esprit, elle rappelle une époque lointaine de l’Histoire de France, où ceux dont le cœur battait pour ce qu’il y avait au-delà, la France, la Patrie, souffraient.

Pour cette séquence de notre Histoire commune, l’ennemi était clairement identifié, l’occupation du territoire était totale : physique, militaire, politique, administrative, sociale, linguistique, idéologique, culturelle, éducative.
L’ennemi avait combattu, avait gagné.  C’était malheureux, mais c’était franc ; on savait qui combattre et ce d’autant plus que la Patrie se préoccupait de faire revenir le territoire perdu dans son giron, dans son sein.

Il y avait une revanche à prendre.  Elle fut prise.

Aujourd’hui, où se situerait l’Alsace-Lorraine ?
Sur l’ensemble du territoire.

Mais comme l’ennemi ne porte pas le nom d’une Nation adverse, qu’il est même parfois de notre propre Nation et qu’il peut porter autant de noms qu’il y a d’illuminés pour prendre les armes, on fait comme si ces cas isolés ne faisaient pas un tout.

Une guerre franche hier.  Une guerre sourde aujourd’hui.
Qui ne dit pas son nom, mais qui gagne du terrain sur tous les terrains.

Et les terrains sont nombreux.  Il ne faut pas être un grand stratège diplômé pour comprendre que les coups portent l’estoc à nos points faibles.
Ces points faibles sont nombreux, les énumérer reviendrait à se lancer dans un inventaire à la Prévert.

Il y a cependant certains de ces points faibles qui méritent d’être mentionnées, ce sont nos lignes Maginot politiques.
Ces fortifications institutionnelles que l’on croit inexpugnables, mais qui en fait sont de véritables passoires au travers desquelles s’infiltrent, avant même une défaite, avant même d’imaginer se défendre ou encore même combattre, tous les ingrédients du renoncement, voire du laisser-faire.
Ingrédients variés : financiers, économiques, juridiques, règlementaires, vestimentaires, idéologiques, politiques, culturels, médiatiques, artistiques, littéraires.

L’arme actuelle n’est pas l’attaque à découvert, mais l’infiltration lente.
On agit, on endort, on avance. On agit, on endort, on avance.
Entre chaque séquence, l’ennemi se fait passer pour victime, peut manifester son mécontentement d’avoir perdu un de ses combattants sanguinaires, avec l’indulgence voire l’appui de ceux qui sont censés y voir la ruse et les neutraliser.

Le plus tragique est la dissémination complète des zones de combat : tout citoyen est aujourd’hui une cible potentielle.
Il n’est pas anormal alors, devant ces béances, devant ces clés de notre territoire quasi tendues à l’ennemi, que ces citoyens-cibles-mobiles aillent chercher dans d’autres discours, dans d’autres musiques politiques, des lignes de défense plus déterminées à protéger et à vaincre.

«La Ligne Bleue …»
Il semble qu’elle soit aussi loin que lointaine.

 

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