365 Nuances de 2019 – #264 – «Final Cut»

Un billet, court, chaque jour.

«Apocalypse Now»

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Tout se mêle dans le film titanesque de Francis Ford Coppola.
La noirceur du roman de Joseph Conrad : «Au cœur des ténèbres»dépeignant, en forçant le trait, les noirceurs et dérives coloniales, le psychédélisme des notes de «This is the End» des Doors, l’envolée tonitruante de la «Chevauchée des Walkyries», les volutes de l’opium.
Et le sang, versé dans toutes les tonalités imaginables de la violence.

Il y a un moment, un seul, où l’on peut, spectateur impuissant, reprendre un souffle, c’est celui où, sur le fil fragile du déséquilibre mental, presque irrémédiablement aspiré par la possibilité de prendre la tête d’une communauté sanguinaire, le capitaine Willard lâche l’épée.
Le son du métal, de la lame qui touche le sol, est une libération.

On comprend, malgré la quasi-imperceptibilité du son, que l’humain, l’humain altruiste reprend le pouvoir sur l’humain sauvage, barbare.

Quarante ans après, le film, entièrement remonté, laisse à voir des scènes et des plans inconnus, comme celle de l’apparition de la sublime et fragile Aurore Clément, évanescence d’un univers colonial sublimé qui tente de résister à la déflagration guerrière.

Tout, dans cette histoire est à la fois vraisemblable et improbable.  Tous les repères tangibles : géographiques, historiques, matériels s’y trouvent.
Mais, chaque individu, chaque personnage y étant caricaturé dans les pires extrêmes de la psychologie, on plonge, comme en apnée, on se noie presque, dans leurs délires.

Curieusement, il émerge une impalpable poésie dans cette apologie onirique des pires dérives humaines.

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