Un billet, court, chaque jour.
«Quand je fais de la purée …»
Qui ne se souvient pas de la musique et des paroles enjouées de ce film publicitaire vantant les mérites de la cuisine instantanée.
On y voit une mère de famille idéale et des enfants ravis devant la possibilité, sans muscle délier, après la dissolution magique des flocons en sachet, d’un repas savoureux.
Quelques décennies plus tard, plus aucune réclame pour ce produit qui, s’il n’a pas disparu des rayons, ne fait plus recette.
Recette ?
Qu’y-a-t-il de plus simple, voire simpliste qu’une purée de pomme de terre.
Voire.
Il faut avoir l’idée.
L’idée de la pomme de terre.
L’idée d’aller la chercher, de la meilleure qualité, chez un marchand de saison de premier ordre, si possible qui les cultive lui-même.
L’idée de les laver, de les brosser, de les éplucher, de les tailler.
L’idée de les mouliner, au plus fin tamis. Tourner, tourner la moulinette Moulinex. Dans un sens, dans un autre. Discipliner les encombrements.
L’idée de les enrichir de moult beurre, huile d’olive, sel, poivre. Une pointe de muscade.
Tourner, tourner, jusqu’à obtenir une texture lisse, onctueuse, douce.
L’idée de l’huile de coude, de l’effort, en somme.
Pour y trouver, une chose incroyable : le goût, le vrai, de la pomme de terre.