365 Nuances de 2019 – #272 – «Tu te sens comment après ?»

Un billet, court, chaque jour.

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Ma ligne d’arrivée, il en faut bien une, ce sont les deux piquets chromés qui marquent le seuil de l’immeuble de bureaux d’une entreprise qui se situe en face de chez moi.
Je ne lève pas les bras en signe de victoire, en général, je n’en n’ai pas la force.

Particulièrement après trente-et-une bornes.

Ce matin, en guise de comité d’accueil, il y avait mon ancien médecin de famille : le Docteur K. ; un homme remarquable, un authentique médecin de famille, comme malheureusement il n’en existe plus.

Je me suis demandé, visuellement, quel a pu être son diagnostic.  Parce que moi, presque, j’aurais demandé un brancard.
Heureusement, il n’y avait pas de miroir, mais j’aurais été le Docteur K., j’aurais cherché dans mon «Vidal», un traitement de cheval.

Tu te sens comment après rente-et-une bornes ?

Pas fraîche.
Je ne sais pas comment se sent une baguette en miette, mais pour moi, ce n’était pas loin du compte.  Il n’y a avait pas un centimètre-carré, pas un gramme en bon état ; une fois le chrono coupé et aussi depuis un certain temps déjà.
En fait, toute la tenue colle.
Avec le legging, le t-shirt et tout le reste, tu ne fais plus qu’un, mais pas forcément bon ménage.

T’as qu’une envie, c’est de tout foutre en l’air.

Une fois la porte de la maison franchie, la première chose à laquelle tu penses, c’est à la bouteille d’eau gazeuse, remplie de sels minéraux régénérateurs, sur laquelle que tu te jettes.  Comme après une traversée du désert.
Je ne l’ai jamais fait, mais cela doit ressembler à ça.
Là, silence, sauf quelques glouglous, beaucoup de glouglous très rythmés.

La bouteille, le un litre et demi, passe sans pause d’un contenant à un autre.

Quelques longues et méticuleuses ablutions plus tard, il y a un truc violent, qui te taraudait depuis un moment, qui se déclare : la faim !
D’abord des fruits : pommes, framboises, myrtilles ; tout y passe.
L’acidulé du jus, le sucre calment la tempête un moment, cela trompe l’ennemie.

Mais, l’ennemie, bloquée à la porte, revient par la fenêtre.
Et, comme un radar, tu réfléchis à la solution la plus radicale, la plus rapide, la plus instantanée.

Heureusement, il y a un bistrot pas loin, où on te connaît. On sait que tu vas débarquer, comme une loque, vers 14h, et que tu ne vas même pas regarder la carte, que tu vas commander un attentat à toutes les règles de la nutrition : bacon-cheese-burger-frites-coca.

Tu avais apporté de la lecture, présumant de ta capacité à faire autre chose que de dévorer, bâfrer, te jeter – avec couteau et fourchette quand même, j’ai une mère qui me regarde du haut du ciel -, sur ton assiette jusqu’à la dernière bouchée.

Je crois qu’il y avait, à une table voisine, un monsieur qui me regardait faire avec un certain amusement, pour ne pas dire un certain étonnement.
Mais bon : nécessité fait loi.

Tu te sens comment après un bacon-cheese-burger-frites-coca ?
Mieux.

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