Un billet, court, chaque jour.
Ce fut une simple et jolie surprise offerte aux détours de mes quelques pas au cœur des rues de Rennes noyées de pluie.
Un simple porche, vestige d’un temps lointain, bien avant la Révolution ; la mode des coiffes en signale l’époque.
Homme et femme. Époux, Épouse. Couple qui s’affiche en notables sur l’un et l’autre des ventaux d’une demeure aujourd’hui disparue.
Inséparables dans la réussite de leur foyer, dans l’affichage de leur bonne fortune.
Distincts, indépendants quand, chacun sur un ventail, la porte est ouverte.
Unis, soudés quand, ensemble dans un même abri, la porte se referme.
J’ai pris sans discuter ce gracieux message poétique envoyé par-delà les âges.
Deux êtres, un seul cœur.
« Ce cœur où plus rien ne pénètre,
D’où plus rien désormais ne sort ;
Je t’aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ; »*
* René-François Sully Prudhomme, « Ce qui dure», 1875