Un billet, court, chaque jour.
Sortie longue ce matin.
Au réveil, le jour n’a pas démenti la nuit.
Il pleut à verse. « Cats and dogs » comme disent nos Amis Anglais.
Il aurait été possible de laisser l’oreiller gagner la partie en le laissant susurrer des mots insidieux destinés à convaincre de rester au chaud et au sec.
Mais, malgré ses talents, l’oreiller n’a pas réussi son office.
Petit-déjeuner, en tenue, sac à eau rempli , GPS au taquet.
Prêt ?
À vos marques, partez.
Je m’étais équipée pour affronter le déluge, du coup l’eau ruisselante est devenue accessoire, il a simplement fallu slalomer entre les flaques.
Ça égaye la routine ; la course devient un jeu de danse.
Tout à coup, le miracle se produit ; l’eau arrête de tomber, le soleil tente sa chance et perce les nuages.
En forêt, l’automne s’illumine.
Alors, on se défrusque. Rangé le coupe-vent, au fond du sac le bonnet.
L’énergie trouve un nouveau souffle et le plaisir un nouvel élan.
Petit à petit, les jambes se couvrent de boue, les chaussures se remplissent.
Ça doit être cela le bonheur.
Quelques trente-et-un kilomètres plus tard, aucun remords pour la tentation de l’oreiller.
Par contre les runnings, elles, noyées, doivent bien regretter le prix qu’elles ont eu à payer.