Un billet, court, chaque jour.
Mardi 12 novembre, un Député, une Élue de la République, devant la Chambre Basse, interrogeait le Gouvernement sur la situation de précarité d’un grand nombre d’étudiants, et ce à la suite du suicide tragique, par le feu, d’un étudiant musulman devant le C.R.O.U.S. de Lyon.
Interroger le gouvernement sur la portée réelle de son action sociale est légitime. Sur ce point, et ce point seulement, il n’y a rien à y redire.
Ce qui gêne, c’est la question de conclusion : « À partir de combien de morts allez-vous y mettre un terme ? ».
Isolée, la question ne pose pas de problème. Mais, replacée dans le contexte de la récente actualité de ce Député, qui a défilé avec d’autres Élus, écharpe tricolore ceinte, le 10 novembre dernier contre l’islamophobie, cette question devient exceptionnellement indécente.
Il n’a échappé à personne que nombre des manifestants, imitant en cela les Élus eux-mêmes, dont un Sénateur, ont arboré une étoile jaune, accolée à un croissant jaune, tous les deux bordés de vert, couleur de l’islam politique, avec écrit, comme « juif » sous le Régime de Vichy : « muslim ».
Même pas « musulman », en français, histoire que les télévisions du monde aient la traduction simultanée.
Je repose la question de ce Député, mais autrement :
– « À partir de combien de morts allez-vous apprendre la décence ? »
À partir de 6 millions de juifs stigmatisés, torturés, déportés, gazés, massacrés par balles ?
À partir de 263 morts en France, Bataclan inclus, égorgés, poignardés, devant leurs enfants, en pleine église, dans la rue, sur la Promenade de Nice ?
Il y a une différence notoire entre Français de confession musulmane et islamistes.
Les Français font clairement la différence. Ils font une claire distinction, justement parce que la majorité des Français de confession musulmane se fond dans la masse, est assimilée et se comporte comme la République l’attend d’eux.
Il est vrai que de menus halal, en mosquées financées depuis l’étranger, en burkinis, en djihad administratif, en burqa, une partie, une minorité est devenue insupportable à la communauté Française dans son ensemble.
D’autant que, dans de nombreux supports vidéo, enregistrements et autres témoignages qui les montrent, cette minorité émet de claires menaces, non seulement contre les Institutions Françaises et leurs représentants, contre des journalistes, mais aussi contre l’ensemble des citoyens, à la fois dans leur mode de vie et dans leur liberté de conscience, à la fois contre leur intégrité physique et contre leur liberté de mouvement.
Le régime de Vichy a stigmatisé et permis de conduire au sacrifice des Français de confession juive qui étaient parfaitement intégrés, sécularisés ; républicains.
La plupart portaient des prénoms issus du calendrier chrétien et avaient combattu en 1914-1918.
Ceux qui manifestaient dimanche 10 novembre, veille des Célébrations de l’Armistice, de l’inauguration du Monument à la Mémoire des « Morts pour la France » en opérations extérieures et pire, à quelques jours du triste anniversaire des attaques du Bataclan et de Paris le 13 novembre 2015, ont choisi eux-mêmes de se stigmatiser.
Et vous les soutenez.
Élue de la République, à la fois garante de la Constitution et de l’État de Droit et représentante, non seulement de ceux qui ont voté pour vous mais aussi des autres qui ne l’ont pas fait, vous prenez parti pour une minorité qui refuse la Règle Commune.
Règle Commune, la laïcité, dont les Partis de Gauche, famille politique à laquelle vous appartenez, se sont faits les chantres sous toutes les Républiques.
Vos prises de position promeuvent des amalgames bien plus indécents que celui que la manifestation de dimanche cherchait à dénoncer.
Faire un parallèle entre le sort réservé aux Français de confession juive par le régime de Vichy et la situation des Français de confession musulmane est une manière honteuse de s’approprier l’Histoire à des fins électoralistes.
Il me semble que certains ténors politiques, en leurs heures de délires, ont tenus des propos haineux ou ont tenté de nier des faits indiscutables concernant la Shoah et se sont faits condamnés par la Loi.
Par votre compromission, vous agitez les ressentiments, vous justifiez les insultes aux victimes, vous permettez la désignation de cibles.
Mais il est vrai qu’aujourd’hui, toutes les menaces, toutes les outrances sont permises. Ceux qui, comme vous, devraient montrer l’exemple, promouvoir une culture de paix en taillant dans les sujets de divisions, ceux qui ont autorité pour faire respecter la concorde nationale, se taisent.
«L’antisémitisme n’est jamais une haine isolée, mais le premier symptôme d’un effondrement à venir. »*
C’est ainsi qu’insoumise, la honte est en marche.
* Delphine Horvilleur, Rabbin