Un billet, court, chaque jour.
C’est le pain pétri et cuit maison qui a fini de m’enchanter.
L’odeur chaude, épaisse du pain de campagne qui sort du four, a su, par ses charmes dorés, me séduire et me mettre à l’aise.
Mais il faut commencer par le début.
Par l’accueil.
Le bon accueil.
Une équipe, une concierge, heureux de vous voir arriver.
Au fait de son devoir.
Celui de faire naître des sourires sur le visage de leurs clients.
Et tout est allé à l’encan, à l’enchant, à l’enchantement.
Nous ne sommes pas près de Limoges pour rien. La table est belle, parfaitement dressée.
La nappe sans un faux-pli.
La vaisselle brillante, les verres étincelants.
L’argenterie bien polie.
Le pain chaud donc. J’en salive en écrivant.
Avec le champagne rosé, en amuse-bouche, de minuscules tourtes aux pommes de terre cuites au plus juste. Fondantes.
Une crème douce de potimarron.
Posée en son centre, presque en gravitation, une petite sphère de foie gras moelleuse. L’une mêlée à l’autre, en bouche, multiplie la sensation d’onctuosité.
Il fallait bien un lourd chariot massif pour véhiculer tous les fromages du coin, et ceux d’encore plus loin, jusqu’à nous.
Et donc, le pain, là encore, a joué un rôle de premier plan.
Comme ce petit Gaillac devenu charnu, robuste, boisé sur la fin du repas, après avoir été minéral, fruité avec les autres mets.
Le palais s’aguerrit, se familiarise, se sophistique, se prend au jeu, se réjouit au fil des coups de fourchette.
La petite tarte au citron meringuée, acidulée à souhait pour faire tressaillir – ultime plaisir – les papilles, a eu raison de notre appétit.
Une bonne fois pour toute satisfait.
Quant à l’odeur du pain.
Je la sens, elle flotte encore.