Un billet, court, chaque jour.
Malgré une rame bondée, j’ai réussi à lire un article du « Point », un portrait de la chercheuse franco-américaine, Nathalie Cabrol, exploratrice, astrobiologiste et géologue.
Une femme hors-norme qui étudie, aux quatre coins de la planète, des milieux extrêmes qui pourraient permettre, par leur nature particulière et millénaire, de déduire et de corroborer la possibilité d’autres vies sur d’autres planètes.
Notions de temps et notion de résilience y sont égrenées.
– « Il a fallu trois milliards d’années pour que la Terre développe une vie complexe ; les humains en tant qu’espèce ont seulement quelques millions d’années, et la capacité de voyager en dehors de la Terre date d’il y a seulement un peu plus de soixante-dix ans. »
– « La planète n’est pas en danger. Elle se remettra de tout ce que nous pouvons lui imposer. Ce qui est en danger, c’est l’environnement bénéfique au développement de notre espèce. »
De la lecture à l’illustration concrète.
Fraîchement sortie de la bouche de métro.
Pour la notion de temps.
Il m’a fallu 10 minutes de métro pour rejoindre le point à partir duquel la RATP me permet de Rentrer Avec T(m)es Pieds.
Si l’on devait, pour échapper à ces emmerdements, se réfugier sur « Proxima B », il nous faudrait 4, 25 années-lumière.
Soit, au minimum vingt-ans.
Ce n’est pas gagné ! Il faut donc s’y colleter coûte que coûte !
Pour la notion de résilience.
En une fraction de seconde, avant de m’élancer, j’ai pu vérifier sur pied, et au pied d’un piquet, le bien-fondé de ces propos sur la capacité de la terre à nous survivre.
Il est clair que cette touffe d’herbe, fruit de graines échappées d’un néant stérile, poussées par la force d’un vent altruiste, a une histoire, une généalogie bien plus ancienne que la mienne. Et une santé qui force mon admiration.
Pourrais-je survivre avec si peu de matières nutricières, entourés d’autant d’agents de piétinement hostiles et soumis en continu à autant de gaz polluants ?
Non. Certainement non.
Quand je serai poussière, quelques pieds sous terre, d’autres graines, échappées d’un autre néant stérile, poussées par la force d’un autre vent altruiste, se régaleront de mes restes.
C’est cela la force discrète, la force tranquille.
Les forces incontournables d’une belle leçon d’humilité ou d’utilité.
Deux philosophies.
Deux autres notions.
C’est selon … !