365 Nuances de 2019 – #357 – «Souffler ses bougies à Beyrouth»

Un billet, court, chaque jour.

Sans titre

Aux aurores, le tri façon bétail à l’aéroport d’Orly aurait pu me saper le moral.  Mais tout un petit monde chaleureux s’est chargé de me rendre la journée belle de son début à sa fin.

Juste avant que l’avion ne décolle, ma jolie Marguerite, sur le second rebond d’un décalage horaire de douze heures, m’appelle pour me souhaiter une bonne première journée de ma cinquantième année, mes quarante-neuf ans, en somme.
Juste au pied de l’avion, mon beau Jean, me saute au cou pour m’entourer de son affection.
Avec des roses aux couleurs d’un tendre coucher de soleil orangé.

Quels élixirs de bonheur que ces deux-voix là !
Quelle joie pour une maman de recevoir autant d’amour !

Partir souffler ses bougies à Beyrouth !
C’est le beau cadeau qui s’offre à moi pour cette occasion, pour Noël.

Je n’avais jamais poussé aussi à l’Est en Méditerranée.  C’est pour moi une découverte.
Avec, comme merveilleux guide, mon fils Jean.

Le touriste marche, et j’ai marché.
Pour découvrir, pas après pas, l’hétéroclisme méditerranéen, un désordre que nos sociétés occidentales ne connaissent pas, ou plus, une indiscipline de chacun, à chaque coin de rue.

Tout se fait sur le bas de porte.
Des serviettes sèchent sur un étendoir, nous sommes devant l’échoppe d’un coiffeur.
Un moteur vomit ses entrailles et son huile, c’est un garagiste.
Les conversations ont leurs vieux et jeunes parleurs posés sur des chaises en fin de vie.

Des chats.
Des chats stylés, des chats mités, des chats affamés déambulent autours des pitances laissées ici et là à l’intention de leurs appétits féroces, ils errent sur les murs, sur les voies de chemin de fer désaffectées, sur le front de mer et sous les étals de marchands très distraits.

Une église franciscaine, havre de calme au milieu du charivari des voitures.
La mosquée Al Alamine où je dois, pour entrer, revêtir une abaya.
Un chawarma fleurant bon l’ail, des frites grasses et croquantes.

Une vierge douce rappelant la proximité de la Nativité.
Les stigmates de combats anciens et les traces de révoltes récentes.

Richesses clinquantes et débris d’un passé élégants se mêlent aux carcasses éventrées de bâtiments victimes de la colère des peuples.

Des pas. Des pas qui me conduisent, suivant insouciants ceux de mon Jean, vers la belle Bleue, jamais encore admirée sous cet angle, depuis cet Orient.
Le charme doux déclinant d’une belle journée d’hiver sous un soleil généreux.

Ici et là, des coups d’œil aux nombreux messages de mes amis.
Partir souffler ses bougies à Beyrouth !
Que c’est doux d’avoir quarante-neuf ans !

 

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