Odyssée 2021 (#18) – « L’odeur de la première page »

Le 1er mai 2019, je publiais un article : « Le test de la page 99 » sur une petite technique – assez efficace – que j’ai pour « tirer au sort » un livre quand, tel un chien dans une forêt giboyeuse dépassé par l’offre, ici une amatrice de livres également dépassée par l’offre, il faut élire un heureux élu pour de futures soirée déconnectées.

Mais avant d’atteindre la « page 99 », il faut d’abord faire le simple geste d’ouvrir le livre.

La première page !
Celle qui atteint un premier sens : le toucher.
La sensualité du beau papier.

Une caresse pour les doigts qui glissent avec méticulosité pour, comme dans une chevelure, caresser les mots.
Toucher avant de voir.

La première page !
Celle qui, encore, juste après, alors que les yeux sont impatients, touche un deuxième sens : l’odorat.
« L’odeur de la première page » !

Le papier exhale un parfum très doux, velouté ; boisé !  De la crème de pâte à papier.
Il faut glisser son nez entre deux pages pour en éprouver l’essence.

Et, enfin, les premiers mots.
Parfois, il faut attendre quelques lignes, parfois plusieurs pages, pour trouver satisfaction.

Et là, dans Malraux, s’est trouvé tout de suite la phrase qu’il fallait :
– « Vous devriez la laisser, ça ferait plaisir au général : elle parle comme la France. »

Elle, c’est une paysanne en châle noir, des maquis de Corrèze.  Le pays des Chênes.

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