
Un rêveur, une rêveuse en l’occurrence, n’a pas toujours des journées linéaires et tranquilles.
Un rien et tout attirent sans cesse son attention.
Le moindre détail capturé par l’œil, les paroles et leurs nuances nourrissent un flux permanent de cogitations.
C’est comme si l’esprit n’était jamais en repos.
Écrire est le moyen d’évacuer le trop plein et de conserver une jauge acceptable, digeste pour le cerveau. D’où la présente note du jour.
Un simple aller-retour à la pause-déjeuner, comme celui d’aujourd’hui, peut, à lui seul, être la source d’une perplexité de longue haleine et d’inépuisables digressions.
Comme cette canne, abandonnée dans un recoin de caniveau, le long d’une station de taxi bordant les Champs Elysées.
Bon, c’est une canne abandonnée. Et alors ?
La majorité des passants ne la voit pas ou n’y prête que la fraction de seconde d’attention que permet le regard.
Pour votre dévouée scribouillarde, ce fut le début d’une foisonnante cogitation à propos de cet objet, dont l’état d’échouage était pour le moins baroque.
Baroque, c’est-à-dire d’une irrégularité bizarre.
– « Bizarre. Vous avez dit bizarre. Comme c’est bizarre ! »
Maigret, Hercule Poirot, Arabesque, Colombo, Derrick, mais quand même pas Callahan, sont venus à la rescousse de mes observations et suppositions superfétatoires.
Qui et surtout où était la personne, forcément claudicante, qui allait avec la canne ?
Là où j’ai quand même un peu ri, au hasard de l’après-midi, d’un rire de Lou Ravi sorti de nulle part, c’est à l’évocation scénique, du pauvre vieux ou de la pauvre vieille, montant précipitamment dans le taxi d’un chauffeur mal embouché qui fit vrombir son moteur à lui en faire lâcher de surprise, perdre de terreur, sa troisième jambe, son unique soutient déambulatoire.
Fatiguant comme raisonnements vous l’avouerez.
Moi aussi, tout cela m’a fatigué.
Très bon, et qui traduit bien ton appétit de la Chose !!
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