Six sur les six épisodes de la saison 1.
D’une traite. En un après-midi ! De la pure gloutonnerie.
Pour ma pomme qui ne regarde que rarement les écrans, sauf ceux des salles obscures du septième Art, ce fut un exploit.
Mais pas tout à fait une exception puisque la dernière fois qu’une telle frénésie m’a prise ce fut pour « Desperate Housewives » dans ses saisons les plus intéressantes. Cela date un peu quand même.
« Mystery Road »
Judy Davis y joue remarquablement un Chef de Police locale, associée à un Capitaine, Jay Swan, synthèse impossible de l’aborigène et de l’européen, venu en renfort pour résoudre un crime dont les racines s’allongent autant dans le passé tragique d’une jeune fille que dans les conflits ethniques et le trafic de drogue.
Ne serait-ce que grâce à la musique de Far-West glauque et brutal qui tisse la trame de l’ambiance des épisodes, « Back from the fire », on est plongé dans le bush australien.
| « Way down in the water Way down in the hole Way down in the water Far away from any soul | I’m coming back from the fire Crawling back from the shame Coming back from the fire And I burn you down, burn you down » |
Non seulement plongé aux fins fonds de l’île-continent, mais aussi au cœur de la complexité sociologique et humaine d’une société arborigéno-européenne.
Et ce n’est pas de tout repos.
Si Judy Davis crève l’écran, c’est parce qu’elle s’habille sans faillir, de toute la rudesse, de tout le mal-être d’une société construite sur les cendres de la civilisation aborigène et dont tous les ressentiments sont un lit de scories qui ne demandent qu’à s’enflammer de nouveau.
Tous les personnages sont à l’encan. Sans fard.
L’image, et les paysages y aident bien, est de toute beauté.
On est un peu dans le western, un peu dans l’ambiance de la traque policière et beaucoup dans la psychologie du non-dit.
Guillemette Callies 