
Simone Weil est née le 3 février 1909 à Paris.
Albert Camus, avec Hannah Arendt, qualifiait cette philosophe de : « seul grand esprit de notre temps ».
Si l’on cherche des femmes à faire entrer au Panthéon, voilà une candidate, bien oubliée, dont la vie et l’œuvre mériteraient cet hommage posthume de la Nation.
Elle offrirait un voisinage de haute qualité à une autre femme merveilleuse, son homonyme, Simone Veil.
N’importe qui peut aller consulter sa biographie et réaliser l’incroyable parcours courageux de cette jeune femme à la santé fragile qui aura embrassé tous les drames de son siècle, de la condition ouvrière dans le nord de la France, à l’Allemagne au début du joug nazi en 1932 – dont elle fut pionnière à dénoncer le projet – à la guerre d’Espagne.
Drames qu’elle résumera en ces termes :
– « Le malheur des autres est entré dans ma chair et dans mon âme. »
Renonçant au refuge de New-York, elle rejoignit la France Libre, à Londres en 1942. Elle s’éteignit de la tuberculose en août 1943 ; seule, en exil.
Elle est enterrée à Ashford, dans le Kent.
Lire ses textes est un enseignement puissant, un émerveillement inépuisable, une ressource réflexive intense et profonde à côté d’un amour de la France revivifiant.
C’est en ouvrant, sans préméditation, entre autres œuvres, « La Personne et le Sacré » que je livre à votre esprit, à votre curiosité et, peut-être, à votre admiration, les lignes suivantes :
– « Il y a dans chaque homme quelque chose de sacré. Mais ce n’est pas sa personne. Ce n’est pas non plus la personne humaine. C’est lui, cet homme, tout simplement. (…)
Ce n’est ni sa personne ni la personne humaine en lui qui m’est sacrée. C’est lui. Lui tout entier. Les bras, les yeux, les pensées, tout. Je ne porterais atteinte à rien de tout cela sans des scrupules infinis. »
Au Panthéon ? Au hasard ? Simone ?
Pas au hasard. Incontestablement.