
Elle et lui sont nés à une année d’intervalle.
Elle, c’est la Chapelle Saint-Joseph de Lille.
Lui, c’est Gibert Joseph, librairie autrefois connue sous le nom de Gibert Jeune.
Elle, est née en 1887 à Lille. Son père est Auguste Mourcou.
Lui, est né en 1888 au 23 Quai Saint-Michel à Paris. Son père est Joseph Gibert.
Quels liens les lient ?
La disparition.
Mais chacun dans des circonstances différentes.
Elle, voulue à l’origine par les Jésuites, agonise à coups de pelleteuse malgré la mobilisation de centaines de personnes et de beaucoup de médias.
Le coup de grâce lui a été porté par ceux-là mêmes qui auraient dû lui porter secours : les autorités religieuses et le Ministère de la Culture pour cause « d’intérêt patrimonial insuffisant ».
Lui, fruit du labeur de toute une famille pendant près de 130 ans, met sans bruit la clef sous la porte, ruiné, achevé par la crise après avoir permis à des générations de gourmands de culture, de familles et d’étudiants de s’approvisionner à moindre coût, celui de l’occasion.
L’un et l’autre laisseront des foules d’anonymes en deuil.
Les promoteurs immobiliers et les marchands en ligne, quant à eux, se réjouissent de l’aubaine et de la bénédiction des défenseurs du Patrimoine National au Ministère de la Culture.