
– « On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ! »
Ni les corbeaux avec de la fausse monnaie.
Ces deux prédateurs-là naviguaient, excusez du rien, sur les pelouses de la merveilleuse perspective du château de Sceaux, en quête de menus morceaux laissés, distraitement, au soin de leurs appétits, par des pique-niqueurs courageux bravant les derniers frimas d’hiver malgré un soleil fringant.
Je ne leur aurais pas donné, volontairement, même une seule miette, mais je me suis amusée, non moins volontairement, à les appâter avec les résidus terreux de lombric, disponibles juste sous mes doigts.
Certes, ce n’est pas un procédé très loyal.
Pour les oiseaux, c’est un peu, comme pour nos ancêtres ruraux, l’époque de la jointure, où les stocks d’hiver sont à sec et où les mannes du printemps sont encore des promesses, alors même qu’ils doivent redoubler d’énergie pour conquérir une partenaire, construire un nid et fonder une famille.
Cette magnifique journée, froide mais sous une tempête de ciel bleu, se prêtait bien aux agaceries, aux petites taquineries, sans mauvaise malice.
Nos deux lascars ont bien été vexés de s’être laissés prendre à la supercherie.
Mais, soyons-en sûrs, à quelques jets de miette de moi, il y avait certainement des « reliefs d’ortolans » que, de « façon plus civile », on leur servirait sur ce « tapis verdoyant ».
Ah ! Qu’enfin les « rats des villes » laissent tranquilles les « corbacs » des champs !
« Et que rien ne vienne les interrompre !
Qu’ils mangent tout à loisir.
Adieu donc ! Fi des oisifs,
Dont la crainte peut les corrompre ! »