
Ce qu’il s’est exactement passé ?
Je ne saurais exactement le décrire.
Ce que je saurais en revanche faire à cette seconde précise, c’est inventorier par le menu les rares parties de ma personne qui ont échappé à la secousse.
Le reste est un tout compact douloureux. Bleu-violet ici-et-là.
C’est ça, aussi, de vouloir jouer au bolide en VTC dans les bosses et les détours de la forêt !
– « C’est pas de ton âge ! »
– « Oui, mais lequel ? »
Avant, j’étais trop petite, après je n’avais pas le temps et maintenant … ?
Cela faisait un moment, qu’après avoir ramé le long kilomètre des cinq virages, je descendais. Ce n’est pas la vitesse qui m’a fait choir, c’est la prudence !
A la dernière bosse, je me suis fait la réflexion, main sur le frein, que cette descente-là était peut-être quand même un peu raide.
Il faut voir le verre à moitié plein : sans cette chute-là, je serais sans doute quand même tombée ; mais juste un peu plus vite, juste un peu plus fort et juste un peu plus bas. Donc !
Quand j’ai eu le vélo sur moi, et que j’eus senti que c’était une bonne chose, finalement, d’avoir un collant épais, des gants, une veste molletonnée et un casque, j’ai constaté que, re-finalement, c’est moi qui lui avais amorti sa chute ; au vélo.
– « Ca va comment ? »
– « C’est bon ! Le vélo n’a rien ! »
– « Et toi ? »
– « En remorque, Simone ! »