J’aurais pu dire train de « sénatrice ».
Mais cela n’aurait pas eu la même saveur que la rime avec « sénateur » et, surtout, avec l’image que l’on se fait de ces édiles.
C’est donc avec une certaine lenteur, en moyenne, que j’ai inspecté les alentours des 21 kilomètres de mon parcours préféré, qui me conduit dans le cœur du Parc de Saint-Cloud.
– Inspection des bords de Seine : la récente crue a laissé quelques traces plastiques et les dernières pluies ont nourri le grondement sourd de la pression et des tourbillons de l’eau au barrage de Suresnes.
– Inspection de la Maison des Dominicaines, où, comme chaque samedi, je ne manque pas de héler Sœur « quelque chose ». Nous nous reconnaissons de vue maintenant ; il faudra que je pense à la saluer vraiment. Mais sur le trajet aller seulement, là où l’effort physique et le tout-terrain me conserve encore une allure de baptisée !
– Inspection de mes amoureux préférés : Atalante et Hippomène, installés avec grâce sur mon chemin, pour m’en indiquer la direction :
– « Va, va, ma Grande ! Ne lambine pas ! »
Atalante imposa des conditions pour départager ses prétendants et, surtout, retarder l’échéance d’un mariage. Elle n’épouserait que celui qui pourrait la vaincre à la course. Hippomène, Aphrodite et les pommes du jardin des Hespérides se sont sûrement égarés en chemin.
– Inspection des points d’eau pour ravitaillement ! La fin de l’hiver n’a pas encore sonné ! A sec ! Pense à ta gourde la fois suivante !
– Ligne d’arrivée ! Inspection de la « machine » après deux heures d’usage ! Parfait !
Arrêt buvette et petit marchand d’oranges pressées fraîches.
Un élixir acidulé, parfumé et sucré ! Quel délice !
– Conclusion de l’inspection : les Sénateurs ont raison.
À se mouvoir plus doucement, on dure plus longtemps.
Et on apprécie mieux chaque détails.
Guillemette Callies 