
Saisie par la grâce ! J’ai réussi à attraper le ciel ce matin.
Même si on ne m’en avait jamais parlé, je me serais doutée de quelque chose de puissant dans chacun de ces faisceaux de lumière tombée du ciel.
La vue était urbaine, mais elle répondait à toutes celles, déjà vécues, ressenties jusqu’au plus profond comme un don, un présent sans lien avec l’ingratitude du lieu ou du spectateur.
Saisi par la grâce !
On dépose, on éloigne tout ce que l’on croit savoir parce que ce qui s’impose au regard émane d’une essence que rien ne pourra jamais totalement expliquer.
Ce serait cynique de substituer, à cette poésie indéfinissable, fragile et fugace, des arguments physiques dont la lecture, même savante, ne fera jamais naître, une semblable exaltation.
Aucune science ne pourra jamais raisonner l’impression d’espoir, le sentiment de beauté achevée, le frémissement divin qui auréolent brièvement notre horizon.
Personne n’a jamais rencontré Dieu, mais beaucoup, sinon tous, ont déjà vu ses œuvres.
Et en sont restés croyants. Quoi qu’ils ne sachent Le nommer.
Quand on a réussi à attraper le ciel, on devine que chacun peut faire de même et qu’ainsi, Dieu se propose librement à tous.
Il n’y a pas à se battre sur ce point.