
Ai-je eu le don de présage en écrivant une chronique sur Gabriel de Guilleragues en octobre dernier ?
Aujourd’hui, à partir de ce texte, il me semble que le regard que je porte sur le monde n’est pas si décalé, ni même si absurde que certains voudraient me le faire croire.

Ce qu’il s’est passé aujourd’hui au Palais de Çankaya ressemble étrangement, la victoire en moins, la honte en plus, à la lutte de Gabriel de Guilleragues, émissaire de Louis XIV, pour obtenir les honneurs dus au Roi de France et à son Peuple.
Étonnement, les médias, en dehors d’une seule chaîne, commencent à peine à évoquer ce scandale. La presse papier cite bien la rencontre, hier mardi, entre Von der Leyen, Michel et Erdogan, mais sans envisager que, du fait de l’insulte protocolaire infligée à la présidente de la Commission européenne, toutes relations devraient être suspendues.
Pas de fauteuil pour Ursula, donc !
Angela a sans doute demandé à ne pas faire de vagues ?
Recep n’a même pas mis de masque pour cacher sa satisfaction d’avoir humilié l’Europe à si peu de frais.
Michel a courageusement fait comme si de rien n’était.
Von der Leyen a eu raison de garder le sien pour masquer sa défaite.
C’est vrai que pour les vagues, l’Europe en risque un certain nombre. À commencer par celle des migrants ; ou comment des êtres humains servent d’otages au chantage.
Ces fameux « Droits de l’Homme » qui nous occupent tellement mais auxquels nous cédons, la queue entre les jambes, à coup de millions d’euros.
Cette stratégie du gros dos par gros temps a comme un air de déjà vu et n’est pas sans rappeler un certain 29 septembre 1938, à Munich, où le Royaume-Uni, la France et l’Italie se sont couchés devant l’Allemagne, déjà, et le fait accompli des Sudètes ?
Où sont les Sudètes aujourd’hui ? En Grèce ? En Syrie ?
En 2021, le Royaume-Uni a joué le Brexit.
Et ce sont les deux marionnettes de Berlin qui parlent au nom des vingt-sept membres de l’Union Européenne.
Et laissent ainsi, avec l’approbation diplomatique et publique du président de l’Union Européenne, le néo-Sultan s’asseoir sans ciller sur nos principes.
Désormais à l’ancre de ces « Accords du Sofa », notre déshonneur n’en a pas fini de couler.