
Un peu de plaisanterie ne nuira pas.
Ne nuirait pas, serait plus juste.
Au moins, et surtout, pour les nostalgiques, ceux « d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », qui ont connu les voitures rudimentaires, celles qui consommaient du pétrole lointain mais étaient fabriquée en France avec de l’acier français.
Une époque antérieure aux batteries électriques fabriquées avec des métaux rares ; les unes et les autres venant d’encore plus loin.
Sur la ligne 6 du métro parisien, qui compte parmi les plus vétustes du réseau, sinon à être la seule et dernière, ballottée comme un « sac à patates » sur le strapontin posé au-dessus d’essieux parkinsoniens, je me suis ressouvenue d’une rengaine.
Une scie enfantine, idéale pour la Nationale 7 ou la Route Napoléon (sans les hauts le cœur) :
« Dans ma toute petite auto
Mon amour de Torpedo,
Le pays me ravit
Du Nord au Midi »
Même dans sa partie aérienne, le trajet de Nation par Denfert, manque un peu d’horizon. La perspective de la Seine ne sent pas tellement les vacances, ni la halte œufs durs-jambon-beurre-pomme-chocolat Poulain dans les herbes sèches qui piquent en regardant passer les camions.

Alors, ayant en tête la voix gouailleuse et parisienne d’Odette Vargues, dont j’ai appris il y a peu qu’elle était l’auteur et interprète de cette chanson, je reprends à tue-tête, dans ma tête quand même, les passagers ne comprendraient pas :
« Je brave ce mauvais moment
En évitant prudemment
Les chaos, les sursauts
De mon p’tit métro »