
Le château de Chambord n’a pas été voulu pour y vivre mais pour être admiré et raconté.
Et, sans nul doute, pour faire rêver.
Cela dure depuis un peu plus de cinq cents ans.
François Ier a eu raison d’avoir ce caprice. D’avoir voulu transcrire dans la pierre l’idée qu’il se faisait du monde, du pouvoir, de la grandeur et de son règne.
Il inspira ainsi ses successeurs, de Louis XIV à Napoléon III, de Versailles à l’Opéra Garnier.
Peut-être imaginait-il, avait-il l’intuition, lui qui n’était pas destiné à régner, qu’un jour où l’autre, que le cours de l’Histoire de son royaume serait dévié par des cyniques, que la France serait prise par le doute et qu’il lui faudrait des repères de grandeur et d’ambition.
Tous ces édifices ne sont pas que des pierres. Ce sont des pierres qui parlent à l’avenir du passé.
Ils sont ce que les rêves et les ambitions produisent quand les Grands Hommes, et ceux qui les regardent, ne doutent pas de leur légitimité tout en sachant, qu’il a fallu, qu’il faut et qu’il faudra de telles folies, pour que l’érosion produite par les souffleurs de doute s’y heurte et besogne en vain.
La France est émaillée de repères et de balises lapidaires. Ce sont à eux que nos mémoires s’accrochent pour garder le cap.
Ce que produisent les rêves résiste encore très bien. Il faut juste ne rien y céder.